Martial Raysse – œuvres récentes
Martial Raysse est toujours à l’affût du présent, paraissant reléguer aux questions accessoires les années où il associait avec irrévérence les œuvres iconiques de la peinture – la fameuse Odalisque d’Ingres ! – à des couleurs acides, puis aux fluorescences du néon et à l’image animée des films. Il oppose un refus catégorique à qui le cantonnerait perpétuellement à un passé aujourd’hui révolu. Les rétrospectives du centre Pompidou en 2014 et du palazzo Grassi en 2015 ont néanmoins montré combien son travail est d’autant plus fascinant qu’il paraît en constante évolution ou mutation, traversé de ruptures. Aux variations de toute trajectoire personnelle s’ajoute une relation à la peinture spécifiquement complexe. Jamais rejetée mais parfois tenue à distance, elle est devenue le but ultime d’un cheminement initiatique, qui n’exclut ni l’écriture poétique, ni le cinéma, ni « certaines choses que l’on nomme encore dessin », ni la fabrication de ce qu’il est convenu d’appeler, après Philippe Dagen, « objets en trois dimensions », obtenus aussi bien selon les techniques traditionnelles de la sculpture que par d’autres procédés, moins conventionnels. Dans le cadre plus resserré des quinze dernières années – les trois quarts des pièces exposées se concentrent sur cette période –, le parti pris d’une organisation chronologique pose de toute évidence la question de l’articulation entre peinture, dessin et sculpture. […]
Sous la direction de Stéphane Tarroux, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Paul Valéry de Sète. Textes de Dimitri Salmon, conservateur, historien de l’art ; Anaël Pigeat, critique d’art, journaliste ; Philippe Dagen, critique d’art, romancier ; Stéphane Tarroux.
Coédition Musée Paul Valéry / éditions Loubatières